Écrivaine nomade depuis avril 2017 (en caravane les 4 premières années, en fourgon entre fin juin 2021 et début janvier 2023, puis en bateau), j'expérimente une vie loin des contraintes du monde sédentaire dont je suis issue. L'objectif principal est de me libérer du travail subi pour me consacrer à ce qui m'est indispensable et donne du sens à mes journées : écrire et voyager.
Ma maison mobile est un support pour explorer les courants sociaux et questionner l'organisation de la société. Ce mode d'existence est une forme de militantisme pour plus de diversité politique et de tolérance vis-à-vis des expérimentations dans les marges.
Cependant, si la part revendicative était plus visible quand j'étais sur la route (une caravane ou un fourgon occupent de l'espace), elle l'est beaucoup moins depuis que je profite de ma place au port: une vraie planque au milieu des autres bateaux. Je suis heureuse d'avoir quitté la route pour aller vers une vie avec moins de pétrole, mais je me retrouve engagée dans une voie nouvelle, comme débarquée sur une autre planète. Il va sans doute couler beaucoup d'eau sous les ponts avant que je retrouve une grande autonomie de mouvements, mais ... que l'aventure commence!
Le chemin que j'ai emprunté depuis 2017 m'a profondément transformée. Cette évolution est relatée dans mon journal de bord publié année par année.
Ma métamorphose n'est pas seulement mentale et politique: elle s'accompagne et se nourrit d'une volonté d'expérimenter de nouvelles manières de vivre et d'habiter, pour ne pas reproduire en miniature les formes de vie sédentaires. C'est un travail en constante évolution qui doit beaucoup aux personnes que je croise au fil de la route et de l'eau.
En laissant derrière moi la 3e caravane fin juin 2021, je suis passée dans le monde des fourgonneux. J'ai profité de plus de possibilités de me déplacer. Mes contraintes matérielles ont encore diminué avec ce changement, à commencer par mes routines. J'ai gagné en mobilité mais aussi en temps, cette ressource si fragile après laquelle courent les écrivains et tous ceux dont la vie n'est vibrante que dans la création.
Depuis le passage en bateau (septembre 2022: achat et chantier de rénovation puis emménagement en janvier 2023), je n'ai plus autant de liberté de mouvement : je suis limitée par mes faibles compétences. Le temps me manque aussi car le monde de la voile est un univers en soi dans lequel je plonge avec délice mais aussi avec de fréquentes attaques de panique: comment faire pour continuer d'avancer de manière satisfaisante sur mes textes? Angoisse de l'écrivain alternant avec les sueurs froides du marin débutant :-)
Les passages en anglais relèvent du globish (anglais parlé de par le monde par des locuteurs non natifs, avec toutes les erreurs et le manque de maîtrise que cela implique).
Les contenus de ce site ne sont pas exactement les mêmes dans les deux langues mais ils renvoient tous à la même expérience.